Salut !!
Tu trouveras ci-joint un article sur les tendances des premiers résultat.
Par Gopal Sharma Reuters -
KATMANDOU (Reuters) - Les anciens rebelles maoïstes ont créé la surprise en arrivant en tête aux élections législatives de jeudi au Népal visant à désigner une Assemblée constituante chargée de rédiger une Constitution et d'abolir à terme une monarchie vieille de près de deux siècles et demi.
Samedi, sur 33 circonscriptions dont les résultats ont déjà été proclamés, 23 ont été attribuées aux ex-maoïstes, qui ont proclamé leur attachement à la démocratie.
Les maoïstes sont en outre en tête dans 65 des 122 circonscriptions où les opérations de dépouillement ont débuté, ont annoncé les responsables électoraux.
Le leader des maoïstes, Prachanda, l'a largement emporté dans sa circonscription. Il est sorti d'un centre électoral le front coloré de rouge et portant une guirlande d'oeillets autour du cou.
"Nous poserons les bases d'une paix durable, du développement économique et d'une république fédérale ne laissant de côté aucune strate de la population", a-t-il dit.
"Après l'élection, nous établirons l'unité nationale avec tous les partis politiques", a-t-il ajouté.
"C'est la victoire du peuple", ont scandé des centaines de manifestants devant un bureau électoral de Katmandou. Plusieurs d'entre eux avaient peint sur leur visage le marteau et la faucille ou avaient ceint leur front du drapeau rouge.
Les résultats définitifs, qui ne devraient pas être connus d'ici dix jours, devraient selon les analystes conduire à un gouvernement de coalition.
"Au rythme actuel, les maoïstes sont bien partis pour devenir le premier parti du royaume", a prédit le directeur de l'hebdomadaire "Nepali Times", Kunda Dixit. "Les tendances qui se dégagent jusqu'ici expriment, semble-t-il, une volonté irrésistible de changement, de paix et de développement chez essentiellement les jeunes électeurs".
Une victoire des anciens maquisards serait difficile à "encaisser" pour l'armée, conservatrice, du Népal traditionnellement loyale à la monarchie, aux Etats-Unis et au grand voisin indien. New Delhi redoute notamment un effet de contagion auprès de ses propres rébellions maoïstes.
UN APPEL A L'ARMÉE?
"Les maoïstes sont eux-mêmes surpris (par leur bonne performance)", affirme un diplomate asiatique à propos des anciens maquisards dont les succès sont enregistrés dans des circonscriptions n'appartenant pas à leurs fiefs traditionnels.
"Même eux ne s'attendaient pas à cela, tout le monde pensant que les maoïstes arriveraient en troisième position. Personne ne comprend vraiment", a ajouté ce diplomate, qui note que les anciens rebelles avaient choisi avec beaucoup de soin leurs candidats issus de groupes ethniques divers et marginalisés.
Le scrutin de jeudi constituait la pierre angulaire de l'accord de paix conclu en 2006 avec la guérilla maoïste, et le Premier ministre Girija Prasad Koirala, qui voit dans l'élection de l'Assemblée constituante une "ère nouvelle" pour son pays, l'un des plus pauvres au monde.
Pour pratiquement tous les électeurs interrogés, la paix était l'attente principale.
Les maoïstes ont assuré qu'ils respecteraient le "verdict des masses", mais un mauvais score de leur part pourrait inciter la frange la plus dure de l'ex-rébellion à faire sécession avec le reste du parti et à descendre dans les rues.
Les principaux partis en lice sont les maoïstes de l'ex-rébellion, les communistes du CPN-UML et le Congrès népalais.
En privé, certains diplomates disaient craindre avant la tenue du scrutin que le Congrès népalais, le plus ancien et le plus puissant parti de ce qui est encore un royaume, n'accepte pas de bonne grâce un mauvais score, voire en appelle à l'armée si les résultats se retournent contre lui.
Après s'être soulevés une dizaine d'années pour renverser la monarchie, les rebelles maoïstes népalais ont accepté l'élection par le peuple d'une Assemblée constituante appelée à décider du sort de la monarchie.
Mais pour finir, la décision de l'abolir a été prise à huis clos l'an dernier par les principaux partis politiques. L'assemblée élue ne fera qu'approuver cette décision sans débat.
Les royalistes exigent un référendum sur la monarchie et déposeront sans doute un recours en justice contre une décision entraînant son abolition par l'Assemblée constituante. Mais ce faisant, ils n'obtiendront sans doute qu'un léger sursis pour le roi, estiment les observateurs. @+